Conseils de lecture pour tous ceux qui souhaitent se former, découvrir ou approfondir.
Ces recensions vous sont proposées par le Père Olivier Lebouteux.
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Denis Moreau
Comment peut-on être catholique ?
Éditions du Seuil, Paris, 2017, 347 pages, 22€
Pour un certain nombre de nos contemporains, être catholique aujourd’hui relève de la bizarrerie dont il faut pouvoir se justifier. Le titre exprime bien cette question et la tentative de l’auteur de montrer toute la pertinence et l’actualité d’être catholique en France aujourd’hui.
Professeur de philosophie, Denis Moreau déploie avec justesse et humour les raisons qui font qu’il est et souhaite demeurer catholique. La série des titres des chapitres se présente sous la forme d’un « parce que… ». L’ouvrage est construit autour des arguments concernant la foi, la charité et l’espérance. Le ton personnel de l’ouvrage lui permet d’échapper au risque d’un argumentaire froid se contentant d’aligner les thèmes classiques de la défense de la foi catholique. L’auteur se pose des questions et accueille celles de ses interlocuteurs croyants ou non (exprimés sous forme de petits dialogues savoureux entre « Denis », « cathophile » et « cathophage »). Il ne se contente pas de réponses toutes faites, et sait faire part avec simplicité et humilité de ses limites. Son approche souligne la complexité de beaucoup de questions, en particulier pour ce qui touche à la morale et aux questions de société, il plaide pour une légitime diversité au sein de l’Eglise, mais dans le souci d’une vraie recherche de la vérité.
Il n’en reste pas moins que cet ouvrage nous fournit de bons éléments de réflexion pour approfondir notre propre foi afin de pouvoir rendre compte de l’espérance qui nous habite.
Éditions du Cerf, Paris, 2017, 173 pages, 14€
Professeur de philosophie, Denis Moreau déploie avec justesse et humour les raisons qui font qu’il est et souhaite demeurer catholique. La série des titres des chapitres se présente sous la forme d’un « parce que… ». L’ouvrage est construit autour des arguments concernant la foi, la charité et l’espérance. Le ton personnel de l’ouvrage lui permet d’échapper au risque d’un argumentaire froid se contentant d’aligner les thèmes classiques de la défense de la foi catholique. L’auteur se pose des questions et accueille celles de ses interlocuteurs croyants ou non (exprimés sous forme de petits dialogues savoureux entre « Denis », « cathophile » et « cathophage »). Il ne se contente pas de réponses toutes faites, et sait faire part avec simplicité et humilité de ses limites. Son approche souligne la complexité de beaucoup de questions, en particulier pour ce qui touche à la morale et aux questions de société, il plaide pour une légitime diversité au sein de l’Eglise, mais dans le souci d’une vraie recherche de la vérité.
Il n’en reste pas moins que cet ouvrage nous fournit de bons éléments de réflexion pour approfondir notre propre foi afin de pouvoir rendre compte de l’espérance qui nous habite.
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Jocelyn Dorvault
Notre Père (pour ne plus rabâcher)
Éditions du Cerf, Paris, 2017, 173 pages, 14€
La nouvelle traduction de la sixième demande du Notre Père « ne nous laisse pas entrer en tentation » pour la rentrée dans le temps de l’Avent de cette année liturgique, a été accompagnée de nombreuses publications pour redécouvrir la richesse de cette prière que le Seigneur nous a enseignée.
Dans cet ouvrage l’auteur, Dominicain qui vit et travaille au Caire, nous invite à approfondir ces demandes que nous croyons trop bien connaître. Lorsque nous prenons le temps de parcourir en détail chaque demande du Notre Père, nous percevons toute sa puissance de transformation pour notre vie. Le risque serait en effet de passer à côté de cette prière en nous contentant de rabâcher des formules apprises sans chercher à comprendre leur signification profonde et ce qui en découle dans notre relation à Dieu.
Le style de l’ouvrage est direct, sous forme d’une interpellation à la deuxième personne du singulier. Comme le souligne l’auteur à la fin de son ouvrage : « L’important est que tu peux mesurer maintenant à quel point cette prière t’engage. Comme parole adressée, à moins de n’être qu’un pieux bavardage, elle t’oblige à être présent à Celui à qui tu t’adresses. C’est toi qui parles à Dieu. Et à travers toi, c’est aussi toute la communauté qui est mise en présence du Père. »
En complément des catéchèses sur le Notre Père proposées sur nos sites paroissiaux de Saint-Saturnin et de Saint-Maxime, ce petit ouvrage nous fera entrer dans une compréhension plus profonde de chaque demande du « Notre Père », afin qu’il puisse produire en nous tout son fruit.
Éditions de l'Emmanuel, Paris, 2017, 296 pages, 19 €
Dans cet ouvrage l’auteur, Dominicain qui vit et travaille au Caire, nous invite à approfondir ces demandes que nous croyons trop bien connaître. Lorsque nous prenons le temps de parcourir en détail chaque demande du Notre Père, nous percevons toute sa puissance de transformation pour notre vie. Le risque serait en effet de passer à côté de cette prière en nous contentant de rabâcher des formules apprises sans chercher à comprendre leur signification profonde et ce qui en découle dans notre relation à Dieu.
Le style de l’ouvrage est direct, sous forme d’une interpellation à la deuxième personne du singulier. Comme le souligne l’auteur à la fin de son ouvrage : « L’important est que tu peux mesurer maintenant à quel point cette prière t’engage. Comme parole adressée, à moins de n’être qu’un pieux bavardage, elle t’oblige à être présent à Celui à qui tu t’adresses. C’est toi qui parles à Dieu. Et à travers toi, c’est aussi toute la communauté qui est mise en présence du Père. »
En complément des catéchèses sur le Notre Père proposées sur nos sites paroissiaux de Saint-Saturnin et de Saint-Maxime, ce petit ouvrage nous fera entrer dans une compréhension plus profonde de chaque demande du « Notre Père », afin qu’il puisse produire en nous tout son fruit.
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Pascal IDE
Puissance de la gratitude. Vers la vraie joie.
Éditions de l'Emmanuel, Paris, 2017, 296 pages, 19 €
Nous ne soupçonnons probablement pas la puissance de transformation que peut opérer en nous la gratitude tant sur le plan physique que sur le plan spirituel. En exposant ainsi les bienfaits de la gratitude, l’auteur, le P. Pascal Ide nous propose de mettre en œuvre cette conversion intérieure en prenant en compte les différentes manières de comprendre et de définir la gratitude. Dans un premier temps, en la considérant sous l’angle de la prise de conscience d’un bienfait reçu, il nous invite à remonter au geste de bonté du donateur. Dans ce cadre, il souligne combien la société d’hyperconsommation dans laquelle nous sommes plongés nous empêche de goûter à la valeur authentique des choses et donc à la véritable joie. Dans un second temps, il aborde la gratitude sous l’angle du sentiment du don reçu pour être à même de pouvoir goûter les dons reçus. Enfin, il considère la gratitude comme un acte à poser en retour d’un bienfait reçu. Pour chaque étape, des exercices sont proposés pour nous permettre d’expérimenter ce qui est décrit. Comme il le souligne : « la reconnaissance est puissante parce que, de tous les actes, elle est celui qui transforme le plus le fond même de notre cœur. Si la psychologie prouve que la gratitude est à "la racine de notre bien être", la théologie et la philosophie l’expliquent en montrant qu’elle nous touche et nous métamorphose au plus intime de notre être. » Savoir recevoir un bienfait nous incite à nous ouvrir au don dans un effet de « cascade ». Dans cette perspective la louange, comme acte gratuit envers le Seigneur source de tout bien, nous conduit à la joie véritable qui se partage et rayonne. Il n’est pas de situation où nous ne puissions rendre grâce, au cœur même de l’épreuve comme l’illustrent les psaumes, notre supplication est saisie dans la louange.
Alors remercions l’auteur, prêtre, médecin, philosophe, et théologien pour cet ouvrage qui nous ouvre un chemin vers la joie véritable.
Martin STEFFENS
Alors remercions l’auteur, prêtre, médecin, philosophe, et théologien pour cet ouvrage qui nous ouvre un chemin vers la joie véritable.
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Martin STEFFENSL'éternité reçue
Desclée de Brouwer, Paris, 2017, 246 pages, 18,90 €
Professeur de philosophie, spécialiste de Nietzsche et de Simone
Weil, Martin Steffens nous introduit dans cet ouvrage à une profonde
méditation sur la vie et sur la mort.
Pour les familiers de ses ouvrages précédents, la découverte de ce dernier essai apparaîtra plus difficile d’accès. L’approche philosophique suppose en effet de se laisser conduire dans des raisonnements pour lesquels l’auteur lui-même invite son lecteur « à la patience et à l’audace ». Il invite à poursuivre la lecture « même si on sent qu’elle nous dépasse un peu ». Comme une marche en montagne, le lecteur persévérant ne sera pas déçu de la hauteur de vue que propose ce cheminement qui nous plonge au cœur de ce qui constitue nos raisons de vivre… et de mourir. En partant de la réflexion d’Etty Hillesum : « J’ai réglé mes comptes avec la vie, il ne peut plus rien m’arriver (…). En disant : « j’ai réglé mes comptes avec la vie », je veux dire : l’éventualité de la mort est intégrée à ma vie ; regarder la mort en face et l’accepter comme partie intégrante de la vie, c’est élargir la vie », l’auteur commence par nous rappeler la primauté et le prix de la vie. Puis il invite son lecteur à consentir à ces « petites morts » qui jalonnent l’existence avant de nous plonger dans une méditation sur la dépossession totale que suppose la mort. Il nous conduit enfin à considérer la résurrection à l’œuvre dans notre vie où s’opère le jugement.
Occasion de redonner à tous nos gestes et nos paroles leur poids d’éternité et à vivre pleinement cette vie fragile et éphémère, mais appelée à l’éternité. En ce mois de novembre, où l’Église médite plus particulièrement sur la mort et les fins dernières, je recommande la lecture de cet ouvrage qui bouscule et pointe les vrais enjeux de notre vie « maintenant et à l’heure de notre mort ».
Solin /Actes Sud, Paris, 2017, 192 pages, 18,80 €
Pour les familiers de ses ouvrages précédents, la découverte de ce dernier essai apparaîtra plus difficile d’accès. L’approche philosophique suppose en effet de se laisser conduire dans des raisonnements pour lesquels l’auteur lui-même invite son lecteur « à la patience et à l’audace ». Il invite à poursuivre la lecture « même si on sent qu’elle nous dépasse un peu ». Comme une marche en montagne, le lecteur persévérant ne sera pas déçu de la hauteur de vue que propose ce cheminement qui nous plonge au cœur de ce qui constitue nos raisons de vivre… et de mourir. En partant de la réflexion d’Etty Hillesum : « J’ai réglé mes comptes avec la vie, il ne peut plus rien m’arriver (…). En disant : « j’ai réglé mes comptes avec la vie », je veux dire : l’éventualité de la mort est intégrée à ma vie ; regarder la mort en face et l’accepter comme partie intégrante de la vie, c’est élargir la vie », l’auteur commence par nous rappeler la primauté et le prix de la vie. Puis il invite son lecteur à consentir à ces « petites morts » qui jalonnent l’existence avant de nous plonger dans une méditation sur la dépossession totale que suppose la mort. Il nous conduit enfin à considérer la résurrection à l’œuvre dans notre vie où s’opère le jugement.
Occasion de redonner à tous nos gestes et nos paroles leur poids d’éternité et à vivre pleinement cette vie fragile et éphémère, mais appelée à l’éternité. En ce mois de novembre, où l’Église médite plus particulièrement sur la mort et les fins dernières, je recommande la lecture de cet ouvrage qui bouscule et pointe les vrais enjeux de notre vie « maintenant et à l’heure de notre mort ».
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Nicolas TENAILLON
Dans la tête du Pape François.
Solin /Actes Sud, Paris, 2017, 192 pages, 18,80 €
Voici un ouvrage qui change un peu des livres d’entretiens et des biographies classiques. L’objectif de Nicolas Tenaillon, agrégé de philosophie, consiste à nous introduire à la richesse et à la complexité de la pensée du pape François.
A partir de son enfance en Argentine, de ses différentes interventions ou publications jusqu’à son accession au trône de Pierre, l’auteur nous présente les différentes facettes de la personnalité du souverain pontife et de ce qui constitue ses grandes intuitions et sa vision de l’Église.
L’ouvrage est bien documenté et nuancé sur des questions comme le style du Pape, sa vision politique, sa volonté de réforme ou sa conception de la morale. La lecture de cet essai confirme la difficulté de vouloir classer trop vite le pape comme un progressiste ou un conservateur. Il met plutôt en lumière les lectures, les personnages et les évènements qui ont contribué à forger tout au long de son histoire la pensée et le style du 266ème successeur de Pierre.
Le ton général de l’ouvrage n’est pas à la polémique, mais à l’investigation au-delà de l’engouement médiatique ou des controverses et fournit des clés de lecture de ce pontificat.
A lire pour mieux comprendre la pensée riche et complexe d’un fils de saint François et de saint Ignace.
Collection spiritualité, Cerf, Paris, 2017, 176 pages, 10 €
Jean-Luc MARION
Grasset, Paris, 2017, 15€
L’ouvrage est bien documenté et nuancé sur des questions comme le style du Pape, sa vision politique, sa volonté de réforme ou sa conception de la morale. La lecture de cet essai confirme la difficulté de vouloir classer trop vite le pape comme un progressiste ou un conservateur. Il met plutôt en lumière les lectures, les personnages et les évènements qui ont contribué à forger tout au long de son histoire la pensée et le style du 266ème successeur de Pierre.
Le ton général de l’ouvrage n’est pas à la polémique, mais à l’investigation au-delà de l’engouement médiatique ou des controverses et fournit des clés de lecture de ce pontificat.
A lire pour mieux comprendre la pensée riche et complexe d’un fils de saint François et de saint Ignace.
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Adrien CANDIARD
Quand tu étais sous le figuier. Propos intempestifs sur la vie chrétienne.
Collection spiritualité, Cerf, Paris, 2017, 176 pages, 10 €
L’auteur, dominicain, avait déjà fait parler de lui par un petit ouvrage plein d’espérance : Veilleur, où en est la nuit ? (mars 2016).
Avec ce dernier ouvrage, il nous invite à
nous interroger sur la vocation, et plus généralement sur notre propre
vie chrétienne. Dans un style simple et vivant, il médite sur le récit
de la vocation de Nathanaël tel que le rapporte l’évangéliste saint
Jean.
A travers sa propre expérience, il
éclaire avec humour le réalisme de la vocation chrétienne : « on entre
au monastère pour le face à face, et ce qu’on vit réellement est le
coude à coude ». Il met en lumière certaines attitudes où nous pouvons
nous reconnaître, comme la jalousie : « mieux vaudrait employer notre
temps à cultiver nos talents qu’à haïr ceux des autres… ».
Tous les
états de vie peuvent trouver de précieuses méditations dans ce petit
volume qui se lit facilement. Il vaut la peine de découvrir son
interprétation très pertinente de l’allusion de Jésus à Nathanaël
« Quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu » et qui a donné le titre à
l’ouvrage.
Il nous laisse enfin sur une belle note
d’espérance : « Ce que Jésus rappelle à Nathanaël, c’est qu’avec Dieu,
le meilleur est toujours à venir ». Beau programme !
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Jean-Luc MARIONBrève apologie pour un moment catholique.
Grasset, Paris, 2017, 15€
Un
certain nombre d’ouvrages récents se sont interrogés sur la place et le
rôle des catholiques dans notre pays. La réflexion que propose Jean-Luc
Marion dans ce domaine mérite le détour.
En reprenant une série de
conférences qu’il a récemment prononcées, il nous invite à considérer
dans un premier temps la situation du catholicisme aujourd’hui dans la
société française. Dans une société en crise, il souligne le rôle unique
des chrétiens pouvant être considérés comme « les plus utiles » (en
jouant sur les termes grecs christianoi (chrétiens) et chrestotatoi (plus utiles)). Son regard historique, philosophique et théologique souligne leur contribution et l’auteur envisage même que « contre
toute attente et toutes les prédictions des sages, des experts et des
élites supposées, nous allions au-devant d’un extraordinaire moment
catholique de la société française ».
L’ouvrage se poursuit par une réflexion
sur la laïcité et la séparation qui se présente comme la condition
nécessaire de l’universalité et qui là encore est un apport chrétien
garant d’une vraie liberté.
La troisième intervention propose une
réflexion, plus philosophique, sur l’utilité de la communion, dont
l’auteur souligne l’enracinement dans la théologie trinitaire, propre
aux chrétiens.
La communion ouvre la possibilité d’un
authentique bien commun et contribue ainsi à fonder une communauté. Dans
une société dominée par la dimension économique et donc les échanges,
l’auteur s’interroge sur la possibilité du don qui ne suppose pas la
réciprocité. C’est finalement la notion de pouvoir qui est explorée ;
celui-ci résulte de l’autorité capable de convaincre sans violence.
Philosophe et académicien, Jean-Luc Marion nous invite ainsi à entrer dans ce moment catholique qui se présente pour les chrétiens non pas tant comme une chance que comme une responsabilité.